Un colloque ostensiblement ostéo-sensible :
C'était à Marseille, au Pharo, capitale européenne 2013 de la culture, que s'est tenu le colloque annuel de l'APERO et du SNOF.Le thème était "Savoirs partagés entre l'Orthopédie et l'Ostéopathie".
Devant un hémicycle de près de 150 professionnels, les intervenants, chirurgiens et ostéopathes, nous ont brillamment présenté leurs travaux. Tous avaient une expérience collaborative et une volonté de partager leur pratique.
Les chirurgiens ont exposé leur quotidien professionnel avec de nombreuses vidéos attestant de la précision anatomique de leurs interventions et leur abord clinique du genou, de l'épaule et de la hanche.
De leur côté, les ostéopathes ont mis en évidence leur apport thérapeutique par le biais d'études épidémiologiques.
Il est ressorti un intérêt certain des uns pour le travail des autres ... et réciproquement, mais aussi des présentations extrêmement riches qui ont suscité de nombreuses questions.
Quelle place pour l'ostéopathie ?
Parmi les questions de fond on retrouve celle de la place de l'ostéopathe dans le circuit de soin : Avant ou après l'opération ? Avant, après ou à la place de la kinésithérapie ? Comment articuler tout cela ?Les chirurgiens sont attentifs à la phase pré-opératoire et à la phase de rééducation afin de minimiser les séquelles. La kinésithérapie n'est pas remise en cause dans cette phase de rééducation mais les témoignages convergent pour dire que l'ostéopathe apporte une vraie plus-value dans le parcours de soins.
C'est bien là la problématique touchée du bout des doigts par les deux professions : le parcours de soin.
En effet, ce parcours bien codifié ne laisse pas de place à l'intégration de l'ostéopathe, profession non reconnue dans le circuit officiel...
Comment fonctionne l'ostéopathie ?
Autre question centrale des chirurgiens : Comment ça marche ? Comment soulagez-vous une épaule en manipulant un pied ?En effet, si l'exposé des médecins démontre clairement, images à l'appui, l'atteinte physique des tissus traités, les ostéopathes, quant à eux, évoquent les résultats cliniques sans que la réalité du lien physique ne soit palpable par les orthopédistes.
Un chirurgien me disait en aparté : "lorsqu'on parle d'une fibrose, j'ouvre, je vois et je touche le tissu fibrosé. C'est concret. Vous, lorsque vous traitez une douleur d'épaule, j'ouvre et je ne trouve rien. Pourtant, ça marche puisque les patients ne souffrent plus."
Et c'est là un problème fondamental qui n'est pas nouveau tant nos concepts et notre vocabulaire divergent. Sans compter que la recherche en ostéopathie est balbutiante.
Et si un pont entre nos professions reposait sur les théories de la proprioception ?
Un liant important.
Bien entendu, la journée de colloque a été agrémentée par une pause en terrasse, sous un doux soleil d'automne, autour d'un buffet et d'un petit jaune.Mais c'est surtout par le biais d'un "petit blanc", Hervé Gaillard, ostéopathe, que les liens se sont créés. Organisateur et animateur de cette journée de travail, il n'a cessé d'exprimer la complémentarité thérapeutique entre orthopédistes et ostéopathes.
Une belle initiative et un rendez-vous à ne pas manquer pour l'année prochaine !
Vladimir Sekelj & Hervé Gaillard sur le stand de Titashop |